IV.
Le matériel et la musique
----1.
La musique tout au long des séances
La musique est un ingrédient indispensable
d’un cycle de danse. Cela ne signifie aucunement
que toutes les activités proposées
sont accompagnées de musique. Le silence
est très important dans les phases de recherche
des petits groupes [3], qui agissent
tous ensemble, à des rythmes chorégraphiques
différents et avec le droit de se parler.
En revanche, lorsque les petits groupes présentent
leurs travaux, il devient intéressant de
tester des musiques. C’est cette façon
de procéder qui nous a permis de constituer
la bande-son du spectacle.
Par ailleurs, nous avons eu l’occasion de
le décrire, la musique imprime un mouvement
au corps, elle impulse les possibles, elle invite
les danseurs.
Le tempo et le style musical vont engager les
élèves dans des directions particulières.
Il est donc important de se faire une petite bibliothèque
de musique aux rythmes et atmosphères différentes.
----2.
Pour ce projet, nous avons utilisé :
----- une chanson de
la chorale reprise dans ce spectacle par les élèves
pour l’entrée en scène, au compte
goutte :
«
L’Inspecteur mène l’enquête
» ;
----- toute la bande
son est tirée du disque de « Yankélé
», intitulé
« L’Esprit Klezmer ».
L'Esprit
Klezmer |
Les
extraits musicaux qui ont servi à la
création de la chorégraphie
" Paris" |
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----- Nous avons par
ailleurs, en cours de route utilisé la bande
originale du film « Princesse Mononoké
» très intéressante pour ses
changements de rythme.
Une séance de danse nécessite donc
du matériel de diffusion sonore et un ou
plusieurs petits instruments à percussion.
----2.
Les costumes
Si
l’on s’engage vers un spectacle, le
costume est une dimension incontournable pour unifier
la troupe.
-
L’aspect visuel est essentiel dans
un spectacle de danse. Il accentue la symbolique,
uniformise, donne du sérieux au travail
accompli dans l’année. Si l’on
souhaite que les danseurs soient habillés
comme à leur quotidien cela doit
avoir une raison symbolique ou esthétique.
Aucun élève ne peut être
sans costume si le spectacle est en costumes.
Cela gâcherait l’ensemble et
focaliserait l’attention des spectateurs
sur cette négligence que l’enfant,
au final, s’imputerait. Dans le cadre
d’une présentation à
une rencontre de danse, les élèves
d’une classe qui néglige cette
dimension se rendent compte de ce méfait.
Il est donc important de les rendre fiers
d’être allés jusqu’à
ce niveau de respect de leur propre travail.
- Cette dimension donne lieu à un
travail de création pour les élèves
: il est toujours l’objet d’une
discussion intéressante sur les choix
à faire pour augmenter la charge
symbolique du spectacle en considérant
sa faisabilité.
- La faisabilité est essentielle
à plusieurs niveaux. En termes de
temps, nous nous demandons si la classe,
les familles ou les élèves
ont le temps de trouver, d’acheter
ou de concevoir les éléments
du costume. En termes d’investissement
des élèves, nous mettons en
place les conditions favorables pour que
tous les élèves perçoivent
leur rôle. Par exemple, si nous leur
demandons de ramener des vêtements
ou accessoires de la maison, nous les prévenons
un mois avant la représentation et
vérifions qu’ils les aient
en classe au moins deux semaines avant.
Cela permet aux plus étourdis de
visualiser la demande et de se l’imposer
à eux-mêmes. En termes financiers,
nous considérons que les dépenses
peuvent être justifiées, mais
que le mieux est de trouver la formule la
plus visuelle parmi ce que possèdent
déjà les élèves.
Quoi qu’il en soit c’est le
rôle de la coopérative scolaire,
donc on évitera au maximum de solliciter
à nouveau des dépenses familiales.
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Tenant
compte de tout cela, il est intéressant de
partir de ce que les enfants ont chez eux et trouver
un ou deux détails qui vont donner du sens.
Pour ce projet sur Paris, les élèves
étaient tous habillés d’une
chemise blanche (ou noire s’ils n’en
n’avaient pas de blanche) de leur taille (ou
de quelqu’un de la famille, même adulte),
d’un jean et d’une cravate.
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V. Les
consignes
Si les consignes sont formulées
pour être comprises par tous les élèves,
elles doivent rester plus ou moins ouvertes.
Les moyens de voir si la consigne est suffisamment
comprise pour permettre aux élèves
d’être créatifs sont, d’une
part de faire reformuler la consigne par quelques
élèves et d’autre part d’être
attentif à la mise en route des groupes.
Si plus d’un groupe semble peiner c’est
que la consigne est trop ouverte ou confuse. Il
faut immédiatement reprendre l’ensemble
des élèves et rapidement comprendre
ce qui les a bloqués. Toutefois, il ne faut
pas trop souvent pratiquer ce recadrage au risque
de perdre leur confiance en eux et en leur activité
autonome de groupes. Lorsque cela s’est produit
sur une séance, nous avons veillé
à ce que les consignes suivantes soient rassurantes.
Remerciements
Nous souhaitons beaucoup de plaisir à tous
ceux qui veulent se lancer dans cette belle aventure.
Je remercie les formateurs des différents
stages de danse que j’ai pu effectuer au sein
de l’éducation nationale et regrette
que la formation continue ne fasse plus partie de
notre vie professionnelle. Ces moments étaient
de véritables espaces de transmission, de
professionnels à professionnels, mais aussi
de rencontres d’une grande humanité,
qui permettaient une appropriation rapide des acquis
des autres. Au-delà des outils théoriques
clairs tels que celui fourni en début de
document, nous pratiquions la danse nous-mêmes,
de façon à mieux en saisir les enjeux
et les contraintes.
Je remercie très chaleureusement Amina Simoussa
sans qui ce travail n’aurait jamais atteint
une telle qualité. La très grande
complémentarité de nos personnalités,
le niveau d’engagement de chacune à
l’égard de nos classes et de cette
activité en particulier, les relais toujours
bienvenus dans nos possibilités de réactivité
face aux élèves, la complicité
et la gaieté incessante de cette fructueuse
rencontre, nous ont permis de mener à bien
ce très enthousiasmant projet.
Merci à toi Amina.
Florence Cesbron
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